
Après
une nuit agitée, c'est le grand départ. Je sens une tension importante,
personne ne dit trop ou il part : dent de Crolles ? moquette ? Au
final, je monte à la Dent, ça me met bien dans l'ambiance. Ce premier
vol illustre bien la suite de l'Airtour : décollage dans du vent du Sud
fort, passage vent arrière à 70km/h au dessus des falaises de la Dent,
petites conditions au dessus de Barraux, et me voilà posé sans rien
comprendre dans la vallée, alors que la grande majorité des pilotes
traverse la savoyarde et pose au pied de la 1ère balise... que s'est
il passé ? le stress de la course est passé par là, et me voilà
incapable de sentir correctement la masse d'air,et de bien l'exploiter !
Il faudra attendre le dernier jour (le samedi), pour que je me sente
vraiment libéré du stress, et que je réussisse enfin un beau vol, qui me
fera gagner plusieurs places au classement, et surtout approcher la
balise 6, qui me semblait pourtant bien loin le matin même !

Bref, je
nage dans mon élément, longeant les routes départementales (sacrée D201
!), mais surtout adorant découvrir des chemins inattendus en montagne.
Je
croise souvent d'autres concurrents les deux premiers jours, pour finir
par me pacser avec Thierry (et son assistant Fred), en compagnie de qui
je resterai pendant 4 jours ! Nos longues journées sont parsemées de
rêves de beaux vols, d'ambitieux objectifs de marche (qui finalement ne
se révèlent pas si ambitieux quand on compare nos distances réalisées
avec celles des premiers...), et de longs silences. Plusieurs points
communs nous réunissent : nous sommes à fond dans course, on marche au
même rythme, et on est très content de ne pas être tout seul au moment
de décider si les conditions sont bonnes pour voler. D'ailleurs, Nico
aura aussi été d'une précieuse aide pour nous conseiller, et nous
montrer les bons ou mauvais plans de vol !

La fin de la course est un vrai enchantement : posé à
l'Alpe du Grand Serre après 2h30 de vol, je me rends compte que la
balise 6 n'est plus si loin, et je pars pour 2h de marche/course jusqu'à
21h00 ! Une dernière soirée avec Nico, dans un hameau perdu près de La
Mure, et je repars comme un bienheureux à 6h00 le dimanche matin pour
les 3 dernières heures de course. On monte tous les deux avec Nico à la
balise, et je m'offre un dernier vol qui m'emmènera 7km plus loin à 10
petites minutes de la fin de la course !
Le parcours n'est pas bouclé, mais je me retrouve à la moitié du classement, ce qui est mieux que ce que je pouvais imaginer!
Une
semaine après, je n'ai toujours pas atterri. C'était une aventure
vraiment hors du temps, et pourtant à deux pas de la maison, ce qui la
rend encore plus étonnante !
24 ans que j'ai
appris à voler, et voilà encore une nouvelle façon de profiter du
parapente ! cette variété de vols est vraiment extraordinaire : bord de
mer, haute montagne, randonnée automnale, biplace, cross, ploufs du
matin, voyages lointains, vols bivouacs...

Livier
... à suivre...
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