dimanche 30 juin 2013

From the cockpit

Après une longue journée de préparation à St Hil alors que les enfants font la fête de l'école, je les retrouve pour le feu de la St Jean à St Pancrasse. Difficile d'être vraiment dans la fête alors que j'ai la tête déjà bien dans la course, mais c'est un bonheur de les voir courir dans les champs avec leurs cousins jusqu'à la nuit tombante. 
Après une nuit agitée, c'est le grand départ. Je sens une tension importante, personne ne dit trop ou il part : dent de Crolles ? moquette ? Au final, je monte à la Dent, ça me met bien dans l'ambiance. Ce premier vol illustre bien la suite de l'Airtour : décollage dans du vent du Sud fort, passage vent arrière à 70km/h au dessus des falaises de la Dent, petites conditions au dessus de Barraux, et me voilà posé sans rien comprendre dans la vallée, alors que la grande majorité des pilotes traverse la savoyarde et pose au pied de la 1ère balise... que s'est il passé ? le stress de la course est passé par là, et me voilà incapable de sentir correctement la masse d'air,et de bien l'exploiter ! Il faudra attendre le dernier jour (le samedi), pour que je me sente vraiment libéré du stress, et que je réussisse enfin un beau vol, qui me fera gagner plusieurs places au classement, et surtout approcher la balise 6, qui me semblait pourtant bien loin le matin même !
Heureusement, mon moral n'est pas entaché par cette déconvenue, et je marche avec enthousiasme malgré les 35°C à l'ombre, en plein soleil tous les jours. Je m'étonne de boire des litres d'eau (6 à 8L par jour dans ma poche à eau !), mon entrainement printanier en course à pied paye, et la crème NOK fait des miracles : pas une ampoule jusqu'au dernier jour (ou 2h de course à pied auront raison de mon talon droit !).
Bref, je nage dans mon élément, longeant les routes départementales (sacrée D201 !), mais surtout adorant découvrir des chemins inattendus en montagne. 
Je croise souvent d'autres concurrents les deux premiers jours, pour finir par me pacser avec Thierry (et son assistant Fred), en compagnie de qui je resterai pendant 4 jours ! Nos longues journées sont parsemées de rêves de beaux vols, d'ambitieux objectifs de marche (qui finalement ne se révèlent pas si ambitieux quand on compare nos distances réalisées avec celles des premiers...), et de longs silences. Plusieurs points communs nous réunissent : nous sommes à fond dans course, on marche au même rythme, et on est très content de ne pas être tout seul au moment de décider si les conditions sont bonnes pour voler. D'ailleurs, Nico aura aussi été d'une précieuse aide pour nous conseiller, et nous montrer les bons ou mauvais plans de vol !
Les journées sont longues, les temps de repos réduits, et la fatigue s'accumule au fur et à mesure de la semaine, mais je profite à fond de cette exceptionnelle expérience. Nico est aux petits oignons! toujours là quand j'ai besoin de ravitaillement, préparant mes sandwichs, les repas du soir, achetant des glaces et autres bonnes choses ! Je profite aussi beaucoup de ce temps que l'on passe ensemble. Je reçois de nombreux textos d'encouragement, et c'est génial de savoir que tout le monde partage la course grâce live tracking et au blog mis à jour quotidiennement par Nico.
La fin de la course est un vrai enchantement : posé à l'Alpe du Grand Serre après 2h30 de vol, je me rends compte que la balise 6 n'est plus si loin, et je pars pour 2h de marche/course jusqu'à 21h00 ! Une dernière soirée avec Nico, dans un hameau perdu près de La Mure, et je repars comme un bienheureux à 6h00 le dimanche matin pour les 3 dernières heures de course. On monte tous les deux avec Nico à la balise, et je m'offre un dernier vol qui m'emmènera 7km plus loin à 10 petites minutes de la fin de la course !
Le parcours n'est pas bouclé, mais je me retrouve à la moitié du classement, ce qui est mieux que ce que je pouvais imaginer! 
Une semaine après, je n'ai toujours pas atterri. C'était une aventure vraiment hors du temps, et pourtant à deux pas de la maison, ce qui la rend encore plus étonnante ! 

24 ans que j'ai appris à voler, et voilà encore une nouvelle façon de profiter du parapente ! cette variété de vols est vraiment extraordinaire : bord de mer, haute montagne, randonnée automnale, biplace, cross, ploufs du matin, voyages lointains, vols bivouacs...  

Un très très grand Merci à Nico pour m'avoir permis de vivre cette merveilleuse semaine, qui n'aurait forcément pas été pareille avec un autre assistant, et bien sur à Mariane et Fanfoune qui ont eu une semaine bien chargée sans nous à la maison et qui nous ont encouragés avant et pendant la course.


Livier

... à suivre...





mercredi 26 juin 2013

From the co-pilot...


Voilà, la course est finie, mais que c'est dur d’atterrir!
Même pour un assistant, même sans être tout en haut du classement, quelle intensité et quelle tension pendant cette semaine!
Ma course à moi était complète: assister mon pilote, ce qui voulait dire:
- l'accompagner sur les marches difficiles: être là régulièrement sur les longues marches sur la route, grimper aux décos pour rendre les ascensions moins pénibles et donner du courage - 4000m de dénivelé quand même sans faire la course!
- ouvrir les vols quand ceux-ci ne s'annonçaient pas gagnés vus du déco, ce qui m'a permis notamment 2 superbes vols dans les Aravis et dans Belledonne, 6 vols en tout dans la semaine quand même!
- remplir le frigo du camion, trouver de l'eau,
- mettre la douche solaire au soleil (bon là j'avoue, j'ai souvent un peu foiré),
- conduire dans les vapeurs d'odeurs de chaussures et de sous-vêtements thermiques sales,
- préparer le bivouac, ranger le camion le matin...
- partager la tension de la course,
- donner les infos à tous,
Mais ce que je décris là, ce n'était pas Ma course, c'était Notre course, une course d'équipe finalement, et surement la même ou presque pour toutes les équipes!
Juste trouvé ça dingue de ne quasiment pas pouvoir relâcher la pression pendant 7 jours... et même quand les premiers bouclent alors qu'on cherche notre déco en face, à la moitié du parcours, et même quand on pourrait se dire que, finalement à quoi bon, il ne reste plus que 24 heures, Olivier réussi à sortir le beau vol qui lui donne la niak pour courir jusqu'à B6, rattraper et doubler encore des concurrents, les voir sur le tracker juste 2km derrière et courir encore pour avoir le temps de décoller du Jas d'Oris et gagner encore des kilomètres... et des places.

Tout ça pour une course dans la course. Et même si à notre niveau, le classement n'a pas d'importance, c'est une course contre soi-même, avoir la satisfaction d'être allé au bout. Tout au bout. On ne lâche rien jusqu'à dimanche, 9h. L'a pas qu'un peu de volonté ce pilote là!
Olivier pose vers Ponsonnas (oui, dans le SUD!) dimanche à 8h50. Il plie. Crevé. Ravi.
Au déco du Jas d'Oris je prends son point GPS par téléphone et l'envoie au PC course par SMS. C'est fini.
Je m'installe dans ma sellette, me prépare à redescendre au camion... quand Olivier et Orlane déboulent devant moi. 8:58. A 8:59, ils rentrent dans le cylindre de B6. Crevés. Ravis. Aussi.

Tout le monde fait Sa course.

C'est juste génial!

Pas besoin de gagner La course, c'est déjà fabuleux de gagner Sa course.Olivier n'a pas volé sa victoire, amateur au milieu de tous ces pros.
Je n'ai pas volé la nôtre.

Et surtout, on s'est régalé!

Merci aux organisateurs et bénévoles, c'était grand! Merci à tous ceux qu'on a croisé sur la route et tous ceux qui nous ont encouragés par le biais du blog, par mail, par téléphone, par tam-tam, fumées...

Allez, juste une image: le déco dans les Aravis... Livier tout seul sur sa crête... une belle ambiance vol-bivouac!


Nico. A Kuala Lumpur pour le boulot. La vie continue!

Trace

Un petit aperçu, avec les données que j'ai avec moi, du parcours d'Olivier... j'essaierai de corriger la ligne droite de la panne de pile du Tracker à Chamrousse...

More Pix en vrac

By Livier en iPhone et GoPro,
By Françoise en véritable Nikon
By Nico en sens interdit seulement...



















mardi 25 juin 2013

Stats!

Intéressant!
 
STATS AIRTOUR 2013 - Olivier
Date
Distance
(km)
Dénivelée
(m)
Durée
(hh:mm)
Dimanche 16 Juin 2013
34,4
1400
09:10
Lundi 17 Juin 2013
41,3
2900
11:12
Mardi 18 Juin 2013
30,5
1172
11:01
Mercredi 19 Juin 2013
37,6
2252
11:10
Jeudi 20 Juin 2013
35,2
982
09:23
Vendredi 21 Juin 2013
30,2
1494
08:08
Samedi 22 Juin 2013
33,3
1579
11:25
Dimanche 23 Juin 2013
10,6
774
02:13
TOTAL
253,1
12553
77:42:00




lundi 24 juin 2013

Goodies!

En voilà 2, des photos d'Alain Doucé...
Plus à venir dont la trace GPS réelle quand j'aurais le temps, peut-être une vidéo si j'ai assez de matière...

Donc reste branché (abonne-toi dans la colonne de droite)!!!

dimanche 23 juin 2013

J8- Haute Tension



Parti pour le dernier Glide face au Trièves
Orlane, Olivier et peut-être d'autres sont 2km derrières. Ne surtout pas perdre de temps. S'ils arrivent à décoller, avec leurs guns (voiles top perfo), ils repasseront devant Livier.
Mais tout doit se faire avant 9h en ce dernier jour de course.
Livier quitte la camion à 6:00:04. Court. Encore.
Je range le camion, et le rejoint au début de la montée vers B6 à 6:45.
On monte les 700m de déniv par la piste pour éviter de risquer de se perdre. On est au déco à 8:00. B6 claquée!!!
Aucun autre pilote en vue.
Au déco, c'est cul, jusqu'à 10km/h. Mais il y a des accalmies. Juste des thermiques qui déclenchent derrière.
La pente est large, inclinaison idéale... ça se tente bien sûr.
Premier essai: travers. Râté.
Deuxième essai: clé. Foutu.
Troisième essai: branche accrochée: perdu.
Quatrième essai: quelques bouffes de face arrivent... C'EST PARTI!!!
Parti pour le glide le plus long possible... en avançant, le nord rentre et pousse plus loin... rentre fort d'ailleurs... Livier pose au niveau de la nationale, au moins 7km pour 700m (un bon 10 de finesse pour sa Faïal!). Il est... 8:50!!!
On envoie le SMS de position de fin de course à l'organisation.
Je me prépare.
Installé dans la sellette. Loupe (aussi un déco)...
Me réinstalle... et vois arriver à fond Orlane et Olivier. Il est 8:59... Il claquent la balise à moins de 30 secondes de la fin... contents!

C'est parti pour mon dernier glide, posé au camion... récup de Livier, retour maison, dodo...
Fabuleux finish!!!

Livier finira donc avec 234km au compteurs pour ces 7 jours de course, à une valeureuse 26ème place. Excellente pour une première participation à l'épreuve reine dans ce domaine (après l'extrème Red Bull X-Alps)... Et encore plus appréciable avec ces dernières 24 heures exceptionnelles!

Merci à tous qui nous ont supporté activement et encouragé pendant cette semaine de fous... à ceux qui ont partagé ces longues marches et ces beaux vols, et à nos femmes et enfants qui ont accepté (subi) notre absence une fois de plus!

dernier départ à 6:00!

Joli déco, conditions pas top


J7 - Ze Big Day!

Bon pour commencer, je dois dire que j'ai oublié mon ordi dans un resto d'Allevard... d'où le silence radio (web) de ces 2 derniers jours... je rattrape le coup niveau photos dès que j'ai retrouvé ma machine à taper...
25 juin: Ah y'est... c'est dessous!!!

Livier fait le plaf au-dessus de Prapout
Donc... ben oui, le Grand Jour est arrivé.
Après avoir établi notre camp de base dans le jardin des parents de Thierry pour la nuit, les voilà partis à fond à fond vers le col du Barrioz, objectif: décoller dans l'après-midi depuis le Crêt du Poulet ou le Grand Rocher, à 2000m, sur les faces ouest.
Bon pour le moment c'est tout bouché. Alors on multiplie les pauses, pas la peine de se geler dans les nuages à attendre qu'ils s'en aillent.
Je prends le pas aussi depuis le Col, pour les 800 derniers mètres de déniv. Je ferais un bon fusible si ça ne se levait pas.
Et ça ne se lève pas. Alors on pause encore. On arrive finalement sur la crête vers 14h30, le plaf est monté juste au-dessus, vers 1900m... Pas bien haut ça. En face à Saint-Hil, ils volent au-dessus du déco depuis 9h du mat. Ici, pas de soleil, pas de thermiques, on ne sent presque pas d'air... Juste avant d'arriver à Pipay, toujours à l'ombre, on trouve un superbe déco. Très peu alimenté, mais il est temps que je fasse le fusible. Il faut quand même qu'on atteigne B5, le Jas du Lièvre, en vol.
Pas fort, mais ça porte un peu. Un arrête passée, puis 2, Prapout est juste là mais je n'y arrive pas. Je dégage sur les avant-reliefs de Theys, m'accroche à un petit truc, remonte, fonce vers Prapout, enroule au-dessus des pistes, atteins 1700m, fonce sur la Jas du Lièvre: balise claquée! Et Livier et Thierry rassurés sur le potentiel aux avant-reliefs.
Demi-tour, je croise Livier qui arrive et fait un super plaf au-dessus des pistes, colle au nuage, passe la balise bien haut et fonce plein sud. C'est bon ça!
Thierry a du mal... il finit par poser à Prapout... Fred me dira en me récupérant (merci!) qu'il avait oublié son vario... sûr que ça devait pas être facile dans ces conditions...
Orlane et Olivier (l'autre) avaient décollé du Jas du Lièvre en même temps que nous... ils sont partis.
Pas de nouvelles de Livier. Batteries du tracker HS, pas de radios, et il téléphone pas. Je tente Saint-Martin d'Uriage (je suis dans le camion maintenant!), pas là.
Appel d'un numéro inconnu: Livier a emprunté le téléphone du patron du bar de La Morte: super, il a raccroché après Chamrousse!
Non seulement il a sorti un superbe vol vues les conditions, mais il se donne la possibilité d'atteindre B6, le Jas d'Oris, et de gagner des places au classement.
On se loupe presque alors qu'il prend des raccourcis en courant à fond vers Oris-en-Ratier. 20h. Il court encore. Encore au moins une heure (après c'est interdit). On se loupe de nouveau à 21h (son téléphone passe pas)... et on se retrouve à 21:30. Ouf!!!
Ses jambes sont revenues. Rien de tel qu'un beau vol et un peu de stimulation. Il a pris 8 places cette aprèm, et Orlane et Olivier sont 2km derrière, avec une possibilité de vol le lendemain matin pour les faire repasser devant.
La tension est à son comble, réveil prévu à 5:30 pour un départ avant 6:01 pardine!
















vendredi 21 juin 2013

J6 (et J5): Pif, Paf, Ploufs!

Pif: pas de réseau... donc mise à jour tardive...
Paf: marche, grimpe, marche...
Ploufs...  ben... ploufs, quoi!

Bon, que s'est-il donc passé depuis hier au Saisies...
Ah ben donc, ils ont marché (ils, c'est toujours Olivier et Thierry, ils ne se quittent plus!).
Descente de Queije à Albertville (route bien peu agréable...), puis direction Saint-Hélène sur Isère, pour remonter au plus haut de la route carrossable en direction du Petit Arc, balise 4.
Dans la plaine, il fait lourd, mais en attaquant la montée, les orages arrivent. Ils se protègent des grosses averses sous les arbres, puis dans les voitures... mais après le troisième orage en une heure, ils finissent par décider de finir quelques soient les conditions.
Pendant ce temps, Fred (l'assistant de Thierry), on fait les courses qui vont bien (la partie sympa de l'assistant, coincé entre Décathlon et l'autoroute, au soleil, à bosser ou passer des coups de fil), on suit de pas trop loin pour abriter quand il y a besoin, et on fonce au bout de la route préparer l'arrivée des marcheurs (on ne dit plus "pilotes" à ce stade là je crois!!!).
On est sauvés au parking par un chalet ouvert qui nous offre un abri parfait par ce temps pourri.
Couchés pas trop tard cette fois (ils n'ont arrêté qu'à 19:00 après que 38km!!!)... pile poil pour un réveil à 5:30.
Donc, on (je participe) grimpe vers B4 tôt ce matin (Paf toujours, pour ce qui suivent). Les conditions de vol sont annoncées meilleures, mais les plafonds sont bas.
Arrivés après 2:15 de montée, on temporise en attendant que les thermiques s'installent. L'ennui, c'est que la brise rentre aussi, et que la condensation est importante suite aux orages d'hier soir.
Je fini par "ouvrir" à 11:30, pour tester une option: faces Est en Maurienne. J'arrive bas, sous le vent, et pause entre les classiques voies de chemin de fer, lignes à haute tension et autoroutes: c'est chouette la Maurienne! Fred vient me récupérer, et Livier et Thierry partent donc sur l'autre option, poser le plus haut possible en face pour remonter au déco de Chamoux et tenter un beau vol de là.
On se retrouve au déco (je suis monté en voiture cette fois, hé, je fais pas l'Airtour moi!).
Pique-nique, et j'ouvre encore une fois. Après être descendu dans le vallon, je reprends et prends 100m au-dessus de l'altitude du déco... C'est pas mal, mais ça ne parait pas suffisant, et il n'y a pas moyen de faire plus. Je tente la transition qui permettrait de poser vers la Rochette et d'éviter la longue marche. En début de transition, je ne fais que monter: Thierry et Livier foncent derrière moi sans attendre de voir que... ça ne passe pas la crête suivante, où on se fait méchamment contrer par la brise.
On pose tous les 3 après 30 minutes de vol à l'atterro officiel de Chamoux. Plouf. Vous suivez?

Donc maintenant, ils se tapent les 17km de ligne droite de la Rochette... Paf!

Allez, je balance encore 2000 photos... Pas Pif, cette fois, j'ai du réseau!
Quand on y repense, on a l'impression que tout ça a duré 3 ou 4 jours!!!